Il était une fois…
Être un adulte épanoui c’est aussi savoir enrichir son enfant intérieur. C’est donc pour cette raison que lorsque ma fille avait entre 5 et 8 ans et qu’elle n’avait pas de devoirs à la sortie de l’école, nous partions souvent à la poursuite de l’arc-en-ciel. Nous vivons à la Bretagne, ce chouette quartier de l’est de Saint-Denis.
Et c’est à l’heure du goûter que nous partions, joyeuses et décidées, sur la route, à la recherche de l’un des pieds de l’arc-en-ciel. Les légendaires pièces d’or du chaudron des farfadets nous attiraient bien moins que juste le fait de rencontrer ce petit peuple étrange. Bien que bredouilles à chaque virée, nous ne rentrions jamais déçues de notre escapade. Notre enquête pleine de rires et de complicité qui nous emmenait découvrir des petits quartiers nous convenait fort bien.
Mais voilà, un beau jour, alors que j’étais seule au volant de ma voiture il m’a pris la même envie. Entre la raison de l’adulte incrédule et la douce folie de l’enfant qui m’anime parfois, j’envoyais balader d’un revers de main mon esprit cartésien et suivais mon instinct frétillant de curiosité.
Lorsque tout à coup, il était là …. Ils étaient là, devant moi. Les farfadets, le chaudron magique et toutes les petites bulles multicolores qui s’envolaient vers le ciel et qui en s’agglutinant nous offraient l’une des plus belles créations de la nature éphémère… Un arc-en-ciel.
Ils furent aussi surpris que moi. Intimidée et curieuse, j’allais à la rencontre de ce petit barbu aux yeux malicieux qui me semblait bien être le plus bavard. Tout aussi intrigué mais aussi poli, il me salua en balayant l’air de son grand haut de forme vert.
« Tu es la bienvenue. Nous ne savions pas que tu viendrais aujourd’hui, mais je crois bien que c’est toi que nous attendions. Nous parlons avec tes mots et avec le cœur. Et ta fille aussi un jour viendra à nous … si elle le souhaite. »
Mes jambes se dérobaient. Je n’en croyais pas mes oreilles. Il me parlait et lisait dans mes pensées.
Je me suis assise sur un rocher orange posé au milieu d’une herbe indigo sous un arbre rouge aux fruits violets, éberluée au début mais vite rassurée par tant de bienveillance. Nous avons parlé pendant des heures autour d’un jus d’arc-en-ciel et de petits biscuits de nuages. Puis, vint l’heure de rentrer. Le soleil se couchait, l’arc-en-ciel s’effaçait.
J’osais alors leur dire : « Je voudrais bien ramener un souvenir de cette belle rencontre. »
« Nous avons mieux pour toi, nous avons une mission » me dit-il.
« Prends avec toi une bulle éternelle de chaque couleur de l’arc-en-ciel. En échange, tu dois nous promettre que tu poseras ces bulles quelque part où tu feras tout ce qui est en ton pouvoir pour que les enfants et les adultes soient heureux dans ce lieu magique que tu auras créé.»
C’est donc là où toute cette folle aventure est née que j’ai posé les bulles éternelles. J’ai créé ce lieu pour que chacun puisse s’épanouir autour de l’art, du sport et du bien-être.
Et c’est pour ça que chaque enfant et chaque adulte qui passe du temps dans ce lieu devient à son tour une de ces bulles éternelles. Nous œuvrons tous ensemble pour permettre à notre bel arc-en-ciel de rayonner à la Bretagne et aussi loin qu’il pourra être vu.
Merci à ma fille, merci aux farfadets, merci aux bulles de mon arc-en-ciel.
Véronique BARRE-PERROT
Alias Tata Véro
Sous l'arc-en-ciel 